Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes 2020

Mis à jour le 08/12/2020

#NeRienLaisserPasser

Dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, Karen Sadlier, docteur en psychologie clinique et psychopathologie, directrice du département enfant de l’Institut de victimologie de Paris, donne ce mercredi 25 novembre 2020 une webconférence sur l'impact des violences conjugales sur les enfants.

Cet événement, organisé par le CIDFF et la déléguée aux droits des femmes et à l'égalité du Cantal, mobilise une centaine de professionnels du département engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes : travailleurs sociaux, professionnels de santé, policiers, gendarmes, membres d’associations, collectivités territoriales, personnels de la Justice.

Dans ce cadre, Serge Castel, préfet du Cantal souhaite souligner la mobilisation et les partenariats mis en place pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes.

Il rappelle également la nécessité d'une vigilance collective, alors que l'on constate depuis début 2020 une tendance à la hausse des violences intrafamiliales au niveau national, comme dans le Cantal, où elles augmentent de plus de 40%, passant de 237 en 2019 à 333 en 2020.

Dans le contexte du confinement qui peut exacerber les tensions et les passages à l'acte au sein du couple, la journée du 25 novembre 2020 est donc l'occasion de rappeler les dispositifs d’écoute et d’alerte mis en place dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes :
• Le 17, police secours, par téléphone.
• Le 3919, numéro gratuit et anonyme, est accessible jusqu’à nouvel ordre, de 9h à 19h du lundi au samedi.
• Le 114, par SMS, demeure également accessible quand on ne peut pas parler de vive voix.
• La plateforme arretonslesviolences.gouv.fr permet d’entrer en relation 24h/24 et 7j/7 avec des policiers et gendarmes spécifiquement formés, qui voit ses effectifs renforcés pour cette période.
• Il faut également signaler le 119, qui permet de signaler toute situation dans laquelle un enfant se trouverait confronté à des violences.
• enfin le dispositif « alerte-pharmacie » vise à permettre aux victimes de violences intrafamiliales de pouvoir se signaler auprès de leur pharmacien qui contactera les forces de l’ordre.

Cette journée du 25 novembre est également l'occasion de faire le point sur les dispositifs mis en place dans le Cantal dans le cadre de la déclinaison des mesures du Grenelle des violences conjugales depuis un an :

• le dépôt de plainte à l’hôpital est désormais possible. Aujourd’hui les femmes peuvent déposer plainte à l’hôpital dans le Cantal. Les services des urgences d’Aurillac, de Mauriac et de Saint-Flour se forment afin de mieux accueillir les femmes victimes et les forces de l'ordre se déplacent dans les établissements hospitaliers pour recueillir les plaintes. Deux jours de formation par centre hospitaliers sont prévus dés janvier pour conforter la mise en place de ce dispositif.

• le déploiement d'un second poste d'intervenante sociale permet de renforcer la coordination et la prise en charge des victimes de violences. Depuis le 1er octobre la gendarmerie est en effet dotée d’un poste d'intervenante sociale. Ce poste s'ajoute à celui du commissariat de police d'Aurillac mis en place depuis 2016, et qui a d'ailleurs été renforcé au regard des sollicitations reçues. Depuis le mois de septembre 2019, plus de 200 entretiens ont permis de traiter 122 situations, dont 66 violences intrafamiliales pour le commissariat.

• un centre de suivi et prise en charge pour les auteurs de violences conjugales ouvrira en décembre à Aurillac, afin de lutter contre la récidive avec une prise en charge globale axée sur la responsabilisation, et un partenariat très étroit avec la justice, notamment la juge d’application des peines et le service pénitencier d’insertion et de probation. L'ANEF Cantal assurera la coordination et la modélisation d’un parcours de suivi, amené à se décliner sur les territoires de 6 départements : Allier, Ardèche, Cantal, Drôme, HauteLoire et Puy de Dôme.

• Le Cantal s’est également doté de plusieurs mesures permettant de resserrer les liens entre les acteurs dédiés, par le biais notamment de formations partenariales et par la diffusion d'une plaquette d’information locale qui sera mise à disposition dans les prochains jours notamment dans les services sociaux, les brigades de gendarmerie et le commissariat, les établissements hospitaliers.

• Par ailleurs, le budget alloué à la délégation départementale aux droits des femmes et à l'égalité a connu une augmentation de 40 % en 2020 notamment du fait de la crise sanitaire, ce qui a permis de soutenir l'adaptation de l'accueil de jour porté par le CIDFF au confinement, et de renforcer les actions de prévention.

La déclinaison des mesures du Grenelle va donc se poursuivre afin de continuer à libérer la parole, à accueillir de façon dans de bonnes conditions les victimes, à faciliter leur accueil et le dépôt de plainte et enfin prendre en compte l’impact de ces violences dans l’urgence, par la protection immédiate, puis, par la suite, avec une prise en charge médico-sociale.

Télécharger la plaquette d'information