Le Vautour fauve
Le Vautour fauve (Gyps fulvus) est un des plus grands rapaces de France. Il a une envergure de 2,40 à 2,70 mètres et pèse de 7 à 11 kg, avec son long cou et sa tête dénudée, sa collerette blanche et son plumage brun gris. C'est un charognard spécialisé dans la consommation de chair molle.
Son excellente vision lui permet une prospection alimentaire fine, d’autant plus qu’elle est associée à un vol économe en énergie, exploitant au mieux les ascendances thermiques. Par les caractéristiques de son régime alimentaire et son anatomie de " tireur-fouilleur ", le Vautour fauve est en partie complémentaire des autres espèces de vautours.
Le Vautour fauve est un oiseau grégaire. Pour se nourrir, il a développé une stratégie collective de prospection, propre à détecter efficacement les animaux morts sur un vaste territoire. L’élevage extensif lui apporte une ressource alimentaire déterminante (même si la ressource sauvage, et notamment les déchets de chasse, peut constituer une part de son alimentation). Le vautour fournit, en retour, une contribution sanitaire à la fois gratuite et d’une extrême efficacité. Il n’en demeure pas moins un animal sauvage, qui module sa proximité selon ses besoins et son expérience de l’homme.
Le Vautour fauve est une espèce protégée. Dans les années 1960, seuls 60 couples subsistaient en France et spécifiquement dans les Pyrénées. Entre 1981 et 2006, environ 300 vautours fauves ont été réintroduits dans les Cévennes et dans les préalpes du sud. Aujourd'hui, son état de conservation est satisfaisant en Europe, avec des effectifs élevés et en augmentation. Cependant, ses populations restent étroitement dépendantes de l’élevage extensif, par la ressource alimentaire qu’il apporte et son action d’entretien des milieux ouverts.
Suite à la raréfaction progressive des ongulés sauvages inféodés aux milieux ouverts, le Vautour fauve est devenu au fil des siècles dépendant de la ressource alimentaire provenant des activités d’élevage (cadavres d’animaux domestiques). Persécuté au 19e et 20e siècle, il doit sa survie et son bon état de conservation actuel aux mesures de protection dont il a fait l’objet dès les années 60,
L'enjeu majeur du plan national d'actions " Vautour fauve et activités d'élevage 2017-2026 est de solutionner la question des interactions entre le Vautour fauve et le bétail pour préserver la relation à bénéfices réciproques entre éleveurs pastoraux et vautours, et sa restauration sur les territoires où elle s’est dégradée.
Lien vers le plan national vautour et activités d'élevage 2017-2026
La situation dans le Cantal
Le département du Cantal a intégré, en 2020, le comité inter-départemental Vautour et élevages initialement mis en place sur les Grands Causses, de même que les départements de Haute-Loire et du Puy-de-Dôme rejoignant ainsi la Lozère, de l'Aveyron, du Gard, de l'Hérault, de l'Ardèche et du Tarn. Ce comité est placé sous la coordination du préfet de la Lozère. Lien vers page internet comité interdépartemental vautours
Le nombre de plus en plus important d’oiseaux présents sur le département, en période estivale, sur les estives engendre un émoi important et une suspicion croissante d’attaque des troupeaux de la part des éleveurs.
Afin de documenter cette problématique d’interactions potentielles des vautours sur le bétail, il a été décidé de réaliser un suivi des déclarations des éleveurs et d'effectuer des expertises vétérinaires sur des situations de suspicions d’interaction anté-mortem, en partenariat avec l’OFB et le groupement technique vétérinaire Auvergne Rhône Alpes et la DREAL direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement AURA.
A ce jour, nous n'avons pas eu de cas d'interaction anté-mortem sur un animal en bonne santé. En 2022, sur 25 signalements, les expertises ont révélé 4 cas d'interactions anté-mortem sur des animaux malades ou très affaiblis.
Pour tous signalements d'interaction potentielle de vautours sur du bétail domestique, contactez sans délais la DDT au 04 63 27 66 65 (heures de bureau) ou le 06 47 31 96 31
Tableau de suivi des signalements d'interactions: