La Moule Perlière

Mis à jour le 09/01/2015
SIAES

La mulette ou moule perlière (Margaritifera margaritifera) est considérée en danger à l’échelle mondiale. Elle figure aux annexes II et V de la Directive européenne Faune-Flore-Habitat et à l’annexe III de la convention de Berne. La mulette est protégée au titre de l’article 2 de l’ arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des mollusques protégés en France et les modalités de leur protection. Les populations de la mulette sont en fort déclin dans toute l’Europe alors que cette espèce était très abondante jusqu’au tiers du 20ème siècle. Actuellement l’espèce occupe surtout le massif central et le massif armoricain.
Dans le Cantal, la

survit dans des zones spéciales de conservation inscrites dans le réseau Natura 2000 : rivières à moules perlières du Bassin de la Cère et de la Truyère. Elle partage son habitat avec l’écrevisse à pieds blancs, la lamproie de Planer qui ont les mêmes exigences.

L'habitat de la mulette

Seules les rivières s’écoulant sur les roches siliceuses sont favorables à l’espèce. Les monts du Cantal sont le seul secteur du Cantal où elle ne peut pas s'implanter (voyez la du Cantal). Elle a pour habitat des cours d’eau au régime hydrologique varié pourvu que la qualité de l’eau soit excellente et que l’eau soit animée par un léger courant. En effet, elle exige des eaux claires, profondes, très bien oxygénées, neutres à alcalines. La température de l’eau est inférieure à 14°C même si la mulette tolère 18°C ponctuellement en été. La concentration en calcium doit être inférieure à 10 mg/l, les nitrates ne doivent pas dépasser le seuil de 5 mg/l, le seuil des phosphates : 0,1 mg/l (eaux oligotrophes). Elle nécessite enfin des sédiments meubles pour s’enfouir dans le fond des cours d’eau en phase adulte. Comme elle se nourrit par filtration de l’eau, elle contribue à la qualité de l’eau en épurant les particules de matière organique. Elle vit en fait dans des eaux restées très proches de l’état naturel. Les biefs de moulin accueillent de grandes populations de mulette grâce à la stabilité des conditions hydrologiques.

La reproduction de la mulette

Lorsque ces conditions sont réunies, l’espèce peut se reproduire.
Les larves de la mulette sont les parasites de jeunes salmonidés : saumon ou truite fario. En effet les larves (appelées glochidies) expulsées par la femelle, se développent sur les branchies des poissons hôtes de la fin de l’été au printemps suivant. Une fois adultes, elles se détachent et s’enfouissent pendant plusieurs années dans les graviers et sables du fond. Elles peuvent vivre plus de 70 ans.

Les menaces sur l’espèce

La baisse des effectifs de la truite fario qui est le poisson hôte des larves de mulette, a un impact sur le renouvellement de l’espèce. Par ailleurs, les barrages et seuils cloisonnent les cours d’eau, empêchant les déplacements des poissons hôtes et donc la dissémination des jeunes mulettes. (rupture de la continuité écologique)
L’espèce est menacée par les transformations physiques de son habitat et par la dégradation de la qualité de l’eau. Ainsi, lorsqu’elle est enfouie dans les graviers, la mulette est très sensible à tout colmatage, qu’il provienne d’une augmentation de la charge en matériaux fins par érosion des berges ou d’une diminution de courant par la création de retenue.
L’eutrophisation des cours d’eau pour les apports de nitrates et de phosphates agricoles, les effluents non traités constituent la principale menace pour l’espèce. (source Cahier d’habitats-tome 7fiche Moule perlière)
La

présente les bonnes pratiques à favoriser sur le terrain, les comportements à adapter et les mesures de gestion des cours d'eau à développer pour préserver la qualité de son habitat.


Un Plan National d'Actions est mis en œuvre pour 5 ans sur la période 2012-2017 pour l’amélioration des connaissances scientifiques sur l’espèce, la stratégie de sauvegarde et la communication au public. Il vise à sauver l’espèce de l’extinction. Il en existe une

.
Plus d'informations sur la mulette dans les pages de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel ( INPN)